Quand conduire n’est plus un plaisir
Nous sommes tous, au quotidien, témoins et parfois acteurs de l'agressivité croissante au volant. Nombreuses sont les petites contrariétés qui aboutissent à des injures, de furieux coups de klaxons ou de vives gesticulations. Nombreux sont les automobilistes pressés qui traversent les localités à vives allures et bravent les interdits.
Cette attitude problématique a récemment fait l’objet d’une étude mandatée par l’Office fédéral des routes. Celui-ci, s’inquiétant de cette situation, a cherché à ébaucher des alternatives visant à tempérer le trafic. Une proposition serait de modifier les infrastructures routières, facilement transformables, plutôt que de remettre en question l’être humain et ses réactions excessives qui parfois nécessiteraient un suivi thérapeutique à long terme.
En effet, il semblerait que la cause de cette agressivité découlerait d’une mauvaise adaptation des infrastructures. Celles-ci provoquant des engorgements, des ralentissements ou autre, et alimenteraient le sentiment de frustration des usagers de la route. Les auteurs de cette étude recommandent une meilleure information aux conducteurs ; comme annoncer des travaux sur l’autoroute plusieurs kilomètres avant par exemple. Selon eux, si l’automobiliste sait pourquoi il attend, il acceptera plus facilement l’embouteillage. Cela permettrait aussi aux personnes de modifier leur parcours à temps, afin de contourner les zones critiques.
En ville également, des agencements différents pourraient être effectués. Un flot de manœuvres très contraignantes sont demandées aux conducteurs ce qui entraine couramment des oppositions entre locaux et personnes étrangères aux lieux. Les mêmes genres de conflits sont également récurrents sur les routes de montagne et sur les routes panoramiques où se croisent vacanciers et habitués.
D’autres sources d’agressivité évoquée par l’étude sont les modérateurs de vitesse affluant un peu partout dans les localités ou les limitations de vitesse excessives sur des routes ne nécessitant pas d’attention particulière. Cela est très souvent ressenti par les automobilistes comme une véritable provocation et éveille impatience et irritation.
Face à cette incompréhension, le projet proposé par cette étude consisterait à concevoir des routes « auto-explicables ».C’est-à-dire des routes fonctionnelles et claires pour tout le monde. Il s’agirait par exemple de construire des voies où il serait à l’origine impossible de rouler à plus de 30 Km/h plutôt que de les jucher de ralentisseurs par la suite. Déjà en pratique au Pays-Bas ce concept est connu mais encore peu appliqué en Suisse. L’exhortation serait donc qu’à l’avenir, les ingénieurs civils s’inspirent davantage de cette idée afin d’édulcorer le climat tendu régnant sur l’asphalte.